Thierry Breton : «Affirmer que l’innovation en Europe est inexistante est une désinformation»

Thierry Breton, ancien commissaire européen, continue d’arpenter le paysage technologique européen en s’affirmant comme un défenseur inébranlable de l’innovation sur le Vieux Continent. Ancien responsable du marché intérieur, du numérique et des questions industrielles, il demeure persistant sur le fait que l’Europe ne doit pas se considérer seulement comme un régulateur, mais également comme une terre d’innovation. Ses récentes interventions, notamment dans le cadre de Tech&Fest à Grenoble, révèlent une volonté claire : lutter contre l’image négative que l’on peut avoir de l’innovation en Europe. Les diverses réglementations qu’il a promues, comme le Digital Services Act ou l’AI Act, témoignent de cet engagement.

Breton refuse catégoriquement l’étiquette souvent attribuée à l’Europe, celle d’un continent incapable d’innover. Pour lui, affirmer que l’innovation est absente est une désinformation qui doit être combattue. Alors que le monde technologique évolue rapidement autour de l’Intelligence Artificielle, la voix de Breton s’élève pour défendre la souveraineté numérique de l’Europe et son besoin d’une approche équilibrée entre réglementation et innovation.

Une vision renouvelée de l’innovation en Europe

Les récents discours de Thierry Breton manifestent son engagement à restaurer l’image de l’Europe comme un acteur clé dans le domaine technologique. L’ancien commissaire souligne que les réglementations adoptées ne se contentent pas de limiter l’innovation mais créent un environnement où elle peut prospérer. Il est crucial de ne pas se laisser intimider par des géants technologiques qui tentent de minimiser le potentiel européen. Régulation et innovation ne sont pas opposées, au contraire, elles peuvent et doivent coexister.

Breton a souvent mis en avant que l’Europe est capable d’exprimer des valeurs fortes en matière de protection des consommateurs, tout en stimulant un écosystème d’innovation florissant. Son obsession pour le sujet est palpable lorsqu’il évoque des exemples d’initiatives technologiques qui ont vu le jour grâce à cette approche équilibrée : des start-ups florissantes, des avancées dans l’IA et d’autres secteurs clés.

Les réglementations comme catalyseurs de l’innovation

Les réglementations, telles que le Digital Services Act et l’AI Act, sont non seulement perçues comme des contraintes, mais peuvent également agir en tant que catalyseurs pour l’innovation. En offrant un cadre clair aux entreprises, elles permettent de stimuler la confiance du consommateur et d’initier des investissements significatifs dans le secteur technologique. Breton insiste sur le fait que ces lois ont été adoptées à l’unanimité par les États membres de l’UE, témoignant d’un engagement collectif envers un cadre réglementaire solide et adaptatif.

Il est essentiel de reconnaître que, pour grandir et se développer, les entreprises ont besoin de structures qui protègent leurs innovations tout en leur permettant d’opérer efficacement. En cela, Thierry Breton perçoit l’innovation européenne non pas comme une exception, mais comme une norme qui a toute sa place sur la scène mondiale. C’est un combat contre les idées reçues et contre la tendance à souligner uniquement les faiblesses du cadre réglementaire.

Les GAFAM face à la régulation européenne

Un autre point essentiel soulevé par Thierry Breton est la nécessité pour les géants technologiques comme Google, Apple, et Facebook, souvent regroupés sous l’acronyme GAFAM, de se plier aux réglementations européennes. Ces grandes entreprises, qui dominent le marché américain, doivent comprendre que l’Europe n’est pas une simple extension de leur marché, mais un terrain où des règles spécifiques s’appliquent. Le message est clair : si ces entreprises souhaitent profiter d’un marché de plus de 450 millions de consommateurs, elles doivent respecter le cadre européen.

Breton rappelle que l’Europe a un pouvoir formidable à exercer, rien que par la taille de son marché et la diversité de ses consommateurs. Cette notion de souveraineté numérique est cruciale; elle doit se traduire par des actions concrètes qui garantissent que l’innovation se déroule dans le respect de l’éthique et de la réglementation. Ce respect mutuel entre les acteurs du marché est fondamental pour construire une économie numérique juste et durable.

La nécessité d’un écosystème financier solide

Pour Thierry Breton, l’attractivité de l’Europe passe aussi par un financement adéquat de son écosystème technologique. Il souligne que la disponibilité de capitaux est cruciale pour le développement des start-ups et des innovations. Malheureusement, l’Europe reste en retard par rapport aux États-Unis en ce qui concerne l’investissement dans les nouvelles technologies. Le taux d’épargne élevé des Européens ne semble pas se traduire par des risques d’investissement, contrairement à leurs homologues américains, qui adoptent une approche beaucoup plus audacieuse. Un marché unique de capitaux est nécessaire pour faciliter cet investissement et encourager l’innovation.

Breton évoque des initiatives telles que la revitalisation des introductions en bourse, qui peuvent offrir des ponts pour assurer que les entrepreneurs aient accès au soutien financier dont ils ont besoin. C’est un défi de taille qui nécessite une coopération entre le monde politique et le secteur privé pour être relevé efficacement.

L’Intelligence Artificielle : un enjeu majeur pour l’Europe

Dans le domaine de l’intelligence artificielle, Thierry Breton met en avant que l’Europe a toutes les cartes en main pour avancer de manière significative. Il y a un potentiel énorme dans les technologies émergentes, mais il faut des investissements et une régulation appropriée pour soutenir cette croissance. Breton souligne que des réglementations claires, comme l’AI Act, permettront de créer un environnement fiable pour les start-ups en IA, en garantissant que l’innovation suit des lignes directrices éthiques et responsables.

De plus, il est impératif que l’Europe se positionne comme un leader dans le domaine, notamment face à des pays comme la Chine, qui ont prouvé qu’une forte régulation peut coexister avec une grande capacité d’innovation.

Un avenir d’innovation partagé

Thierry Breton conclut ses réflexions sur le besoin d’un avenir partagé où l’innovation est puissante et protégée au sein d’un cadre européen. Cela ne peut être atteint qu’en encourageant la collaboration entre les start-ups, les gouvernements et les investisseurs. L’Europe doit se concentrer sur les atouts qu’elle détient déjà, et ne pas céder à la désinformation qui veut faire croire que l’innovation est absente sur le continent. Il est temps de revendiquer la place de l’Europe comme un pôle d’innovation et de créativité dans le monde technologique d’aujourd’hui.

Ce message fort de Thierry Breton se veut donc comme un appel : il est impératif que l’Europe soit fière de ses réussites, tout en gardant un œil sur les défis à relever pour l’avenir. Ensemble, en tant que communauté, Européens et entrepreneurs peuvent bâtir un avenir prometteur pour le continent.

@lawebschoolfactory

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♬ son original – Web School Factory

Pour suivre les évolutions rapides dans le domaine technologique, et pour voir comment l’Europe s’affirme comme une force d’innovation, il est essentiel de rester informé. La voix de Thierry Breton représente un courant d’optimisme et de détermination qui doit inspirer à la fois les entrepreneurs et le grand public.